‘Fredericton, le 16 juin 2025 — Alors que la plupart des provinces font face à d’importantes réductions de leurs quotas d’immigration pour 2025, le Nouveau-Brunswick a réussi à obtenir un léger rétablissement grâce à un accord stratégique conclu avec le gouvernement fédéral, débloquant ainsi 4 250 nominations dans le cadre du Programme des candidats des provinces (PCP) et du Programme d’immigration de l’Atlantique (PIA), malgré une coupe initiale de 50 %.
Plus tôt en 2025, Ottawa avait réduit le nombre de places accordées au Nouveau-Brunswick pour le PCP et le PIA, passant de 5 500 à seulement 2 750, suscitant des inquiétudes quant à l’impact sur des secteurs vitaux comme la santé, l’éducation et la construction. En réponse, le gouvernement provincial a négocié avec succès 1 500 places supplémentaires, portant le total à 4 250 pour l’année à venir.
Cependant, cette augmentation s’accompagne d’un compromis : le Nouveau-Brunswick s’est engagé à accueillir jusqu’à 400 demandeurs d’asile au cours des deux prochaines années. Le gouvernement fédéral soutiendra cet engagement via le Programme d’aide au logement temporaire (PALT), qui fournit un hébergement temporaire aux demandeurs d’asile.
BESOINS ÉCONOMIQUES ET LIMITES POLITIQUES
Cette réaffectation intervient à un moment critique. Le Nouveau-Brunswick, comme une grande partie du Canada, fait face à d’importantes pénuries de main d’œuvre, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la construction, qui restent les priorités provinciales pour les nominations en 2025.
Si certains autres secteurs continueront à recevoir des nominations, celles-ci seront plus limitées, et certaines professions ont été temporairement exclues du programme. Les autorités provinciales reconnaissent que ce quota révisé est loin d’être idéal, mais le considèrent comme un compromis nécessaire pour maintenir des voies migratoires essentielles à l’économie locale.
QUOTA DU PIA DÉJÀ ÉPUISÉ
Il est important de souligner que les 1 500 nominations supplémentaires concernent exclusivement le PCP du Nouveau-Brunswick. Le quota provincial pour le PIA, fixé à 1 250 places, est déjà entièrement utilisé pour 2025. En raison d’une demande écrasante, les candidatures au Programme d’immigration de l’Atlantique ont été suspendues plus tôt ce printemps.
COUPES NATIONALES À GRANDE ÉCHELLE
Le Nouveau-Brunswick est seulement la deuxième province à renégocier avec succès son quota d’immigration. La plupart des autres provinces continuent de fonctionner avec des allocations drastiquement réduites suite à la décision fédérale de réduire l’objectif national du PCP de 120,000 à seulement 55,000 places pour 2025.
Par exemple :
- L’allocation de l’Ontario est passée de 21,500 en 2024 à 10,750 cette année.
- Celle de la Colombie-Britannique a chuté de 8,000 à 4,000.
- La Saskatchewan et l’Alberta ont aussi confirmé des réductions allant jusqu’à 50 %.
Ces coupes ont contraint les provinces à restructurer leurs volets d’immigration, à limiter les périodes de candidature et à ajuster leurs stratégies de marché du travail pour composer avec un nombre réduit de nominations.
PERSPECTIVES
Le nouvel accord du Nouveau-Brunswick constitue un rare succès dans un contexte d’immigration particulièrement contraint, mais il souligne aussi la difficile équation à laquelle les provinces sont confrontées : concilier les besoins économiques avec les engagements fédéraux en matière de réinstallation des réfugiés et de capacité d’accueil.