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“LE QUÉBEC REDESSINE LE PAYSAGE DE L’IMMIGRATION : CE QUE CELA SIGNIFIE POUR LES IMMIGRANTS ET LES EMPLOYEURS”

‘‘Défis et opportunités à venir’’

Lors d’une conférence de presse majeure tenue le 5 juin 2025, le ministre de l’Immigration du Québec, Jean-François Roberge, a dévoilé une proposition d’envergure visant à redéfinir le cadre provincial de l’immigration pour les quatre prochaines années. Cette annonce marque une réorientation nette des priorités, avec une insistance renouvelée sur la maîtrise du français, l’immigration régionale et une réduction stratégique du nombre de résidents temporaires.

Pour les immigrants et les employeurs, cela signifie un changement important dans la manière dont le Québec entend gérer l’intégration économique, sociale et culturelle des nouveaux arrivants.

MESURES CLÉS EN VIGUEUR

Depuis le 5 juin, le gouvernement du Québec a mis en place les changements immédiats suivants :

  • Suspension du volet Travailleur du PEQ : Aucune nouvelle demande de résidence permanente ne sera acceptée dans le cadre du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) – volet travailleurs, jusqu’au 30 novembre 2025.
  • Suspension prolongée du volet Diplômés du PEQ : Le volet destiné aux diplômés internationaux reste également suspendu jusqu’au 30 novembre 2025.
  • Réouverture du Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ) : Ce programme très populaire sera rouvert en juillet 2025.
  • Programme des réfugiés à l’étranger (parrainage collectif) : L’admission reste suspendue jusqu’au 31 décembre 2027.

CHANGEMENTS PROPOSÉS À L’HORIZON

Le ministre Roberge a également présenté plusieurs priorités futures :

  • Plafonnement des résidents temporaires : Le Québec vise à instaurer de nouvelles limites quant au nombre de résidents temporaires, incluant étudiants internationaux et travailleurs étrangers.
  • Exigence linguistique en français : Les travailleurs étrangers temporaires devront bientôt démontrer un niveau minimal de français pour renouveler leur permis de travail.
  • Nouveau programme de résidence permanente : Un programme de sélection revu pour la résidence permanente est prévu pour l’automne 2025, avec de nouveaux critères et une nouvelle structure.
  • Priorisation régionale : Les invitations à présenter une demande de résidence permanente se concentreront sur les régions hors Montréal et Laval, reflétant la volonté du Québec de revitaliser les régions rurales et les petites communautés.

CONTEXTE POLITIQUE ET CULTUREL

Jean-François Roberge a profité de l’occasion pour critiquer la gestion fédérale de l’immigration temporaire, notamment par le biais du Programme de mobilité internationale (PMI). Il a exhorté Ottawa à réduire le nombre de travailleurs étrangers temporaires de 400 000 à 200 000, estimant que le rythme actuel est insoutenable et met à rude épreuve les infrastructures d’intégration du Québec.

Son message était clair : le Québec n’augmentera pas ses cibles d’admission en résidence permanente tant que le gouvernement fédéral ne réduira pas le nombre de résidents temporaires.

Sur le plan culturel, le ministre a réaffirmé que le modèle d’immigration québécois privilégiera ceux qui démontrent un engagement envers la langue française et l’intégration. « Devenir Québécois est un privilège, pas un droit », a-t-il souligné, mettant en lumière une valeur centrale de l’approche distincte du Québec en matière d’immigration.

CE QUE CELA SIGNIFIE POUR LES IMMIGRANTS

Pour plusieurs immigrants déjà présents au Québec, notamment ceux qui travaillent ou étudient dans la province, la fenêtre d’opportunité se rétrécit, mais ne se ferme pas. Ceux qui :

  • Parlent français,
  • Travaillent dans des secteurs en pénurie de main d’œuvre,
  • Ont étudié au Québec,
  • Et vivent en dehors des zones de Montréal et Laval, seront vraisemblablement favorisés dans les nouveaux critères de sélection.

Cependant, les nouveaux arrivants qui planifient d’immigrer par les volets PEQ devront revoir leurs délais et attentes, puisque ces programmes restent fermés pour encore un an et demi.

CE QUE CELA SIGNIFIE POUR LES EMPLOYEURS

Pour les employeurs qui comptent sur des talents étrangers, notamment dans l’hôtellerie, l’agriculture, la construction et la santé, cette réforme apporte une pression supplémentaire :

  • Le nombre de travailleurs étrangers temporaires disponibles sera réduit en raison des nouvelles négociations fédérales-provinciales et des plafonds provinciaux.
  • Les travailleurs étrangers en poste pourraient ne pas être en mesure de renouveler leur permis de travail s’ils ne répondent pas aux exigences linguistiques en français.
  • Les employeurs devront investir davantage dans la formation linguistique et des stratégies d’intégration à long terme pour conserver leur personnel.

EN CONCLUSION

Le Québec envoie un message fort : l’immigration doit répondre aux objectifs linguistiques, économiques et régionaux de la province. Si certains y voient un virage vers une plus grande sélectivité, d’autres y perçoivent une posture restrictive et protectionniste.

Quoi qu’il en soit, immigrants et employeurs doivent se préparer à une nouvelle ère de politiques migratoires, où la langue, la répartition régionale et l’intégration à long terme seront au cœur des priorités.

Écrit par: Gowtham Sinnathambi

agosimmigration.ca

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