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“UNE NOUVELLE PORTE S’OUVRE : L’ÎLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD ET MCMASTER S’ASSOCIENT POUR ACCUEILLIR DES MÉDECINS FORMÉS À L’ÉTRANGER”

‘‘Une bourse novatrice vise à libérer le potentiel des médecins formés à l’international — en commençant par l’Î.-P.-É. S’agit-il du prochain modèle de réforme du système de santé canadien ?’’

QUE SE PASSE-T-IL ?

Dans un partenariat inédit, l’Île-du-Prince-Édouard et l’Université McMaster, en Ontario, lancent la Bourse conjointe pour hospitalistes PEI-McMaster — un programme de formation pratique d’un an, conçu pour combler le fossé entre la formation internationale des médecins (DFÉ) et l’exercice de la médecine interne au Canada.

Fonctionnement du programme:

  • 13 blocs de formation de quatre semaines : 12 à McMaster, 1 à l’Î.-P.-É.
  • Les participants, sélectionnés et financés par Santé Î. P.-É., s’engagent à pratiquer au moins un an dans la province après la formation
  • Les candidats doivent répondre aux critères provinciaux d’inscription, avec préférence donnée à ceux admissibles à l’examen du Collège royal en médecine interne via la voie d’admissibilité à la pratique (Practice Eligibility Route).

Ce programme s’inspire en partie du parcours du Dr Ali Abdullah, un médecin formé à l’étranger ayant complété la formation d’hospitaliste à McMaster, puis commencé à exercer à l’Î.-P.-É. en 2024. L’idée est simple mais efficace : offrir une expérience concrète et supervisée au Canada, afin d’accélérer l’accès au permis d’exercice tout en répondant aux besoins criants du système de santé provincial.

POURQUOI C’EST IMPORTANT

L’Île-du-Prince-Édouard — la plus petite province du Canada — affiche l’un des pires taux d’accès aux soins du pays. En 2024, elle se classait dernière en disponibilité de médecins. La province prévoit financer jusqu’à quatre places de bourse par an, chacune coûtant environ 80 000 $ CA — un « investissement judicieux », selon le médecin-chef par intérim de Santé Î.-P.-É. Cette dernière ajoute: «Cette initiative aide les médecins internationaux à s’intégrer au système de santé canadien, tout en renforçant notre effectif médical à l’Île. »

CE QU’IL FAUT AUSSI QUESTIONNER

Si cette bourse représente un bon départ, elle ne règle pas tout.

  • Quatre places par an ? Cela reste marginal face à la demande croissante de médecins à l’échelle nationale— sans parler des besoins locaux.
  • Un an de service obligatoire ? Que se passe-t-il après ? Ces médecins resteront-ils à l’Île, ou migreront-ils vers des provinces offrant plus de ressources une fois leur obligation remplie ?
  • La mise à l’échelle pose question. Ce modèle est-il exportable dans d’autres provinces ? Et celles plus réticentes à intégrer les DFÉ suivront-elles l’exemple ?

DES SIGNES DE PROGRÈS

Cette bourse arrive à un moment crucial. Partout au Canada, les gouvernements commencent enfin à reconnaître le rôle fondamental que l’immigration peut — et doit — jouer dans la résolution de notre crise du système de santé. Au cours des deux dernières années, on a observé :

  • Des tirages Entrée express ciblant les professionnels de la santé.
  • Une reconnaissance plus souple des diplômes étrangers.
  • Des voies d’immigration adaptées aux secteurs en demande, comme la santé et les services sociaux.

La bourse PEI-McMaster n’est pas une solution miracle, mais elle constitue une réponse concrète à un problème de longue date. Elle démontre qu’il est possible de construire des ponts solides entre les compétences internationales et les besoins locaux — à condition d’en faire un modèle à suivre, et non une exception isolée.

Écrit par: Gowtham Sinnathambi

agosimmigration.ca

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